A l'instar de l'artère carotide, les artères de jambe peuvent également "s'encrasser" avec le temps, du fait de dépôts appelés athérome. Cet encrassement est lié à différents facteurs de risques, dont les plus importants sont les suivants :
Ces dépôts d'athérome aboutissent progressivement à réduire le calibre des artères voire à les boucher complètement.
Ces artères apportent du sang vers la cuisse, la jambe et le pied. Lorsque leur calibre est réduit, la quantité de sang apportée aux artères est diminuée.
Parfois, il existe de très bons réseaux de suppléance, à partir d'autres artères encore intactes et la quantité de sang apportée vers la jambe et le pied n'est pas (ou peu) modifiée. Dans de tel cas, on peut ne pas se rendre compte de l'atteinte de nos artères, et ne souffrir de rien.
Parfois, au contraire, les réseaux de suppléance ne sont pas suffisants. Dans ce cas, on se plaint dans un premier temps de douleur à la marche, soit au pied ou à la cheville, soit à la jambe, soit à la cuisse et la hanche : en effet au repos il n'est pas nécessaire d'apporter beaucoup de sang à la jambe, tandis qu'à l'effort, il en faut une grande quantité... Dans les cas plus grave, la quantité de sang devient insuffisante même au repos : dans ce cas, on se plaint de douleurs au repos même sans marcher, et on peut même développer des plaies qui ne cicatrisent plus et peuvent aboutir à une gangrène!
Ces lésions artérielles sont dépistées par une échographie doppler, réalisée auprès d'un angiologue, et nécessitent en règle général d'autres examens pour en connaître le détail (scanner, IRM).
Le principe du traitement est dans un premier temps d'éviter l'aggravation de la maladie en diminuant les facteurs de risque cardio vasculaire,à savoir :
Ensuite, lorsque l'on ne se plaint de rien, ou de douleurs à la marche peu importante, on essaie d'améliorer encore le réseau de suppléance artérielle par une rééducation à la marche. On conseille en effet de marcher une demi-heure à une heure, tous les jours, si possible sans s'arréter.
Enfin lorsque le réseau de suppléance est vraiment dépassé, il est nécessaire d'envisager une opération afin de déboucher l'artère qui est en cause. Ce "débouchage" peut se faire de deux manières principalement :
Les angioplasties sont plutôt adaptées aux atteintes artérielles limitées : c'est à dire plutôt des rétrécissements que des occlusions complètes, et plutôt des atteintes courtes que des atteintes longues.
Elles consistent à piquer l'artère en dehors de la lésion (on parle de chirurgie "percutanée") puis à mettre une valve et à passer dans cette valve du matériel autorisant de traverser la lésion, de la dilater par l'intérieur avec un ballon, puis éventuellement de mettre en place un stent pour étayer la zone dilatée.
Cette chirurgie est en général peu lourde. Elle peut se faire sous anesthésie très légère, et nécessite seulement deux nuits d'hospitalisation (une avant et une après l'opération). Elle permet un retour quasi immédiat à la vie active. Les principaux risques sont de faire un hématome sur la zone de piqure, et parfois d'échec quant la zone à traiter ne peut pas être franchie ...
Lorsque l'atteinte artérielle est très importante, par exemple lorsque l'artère est bouchée sur une grande longueur, il est parfois nécessaire de remplacer l'artère. Dans ce cas, on réalise un pontage.
Ce pontage est branché sur l'artère en amont de la lésion, puis est branché en aval. Il permet au sang de "shunter" la zone malade en empruntant un nouveau circuit. Il existe un très grand nombre de circuits possibles en fonction des artères atteintes.
Ces pontages sont composés soit d'une prothèse, c'est à dire en tissu (DACRON) ou en plastique (PTFE), soit d'une veine (la veine grande saphène). On préfère un pontage en veine, lorsque le pontage aura un faible débit ou passera par une zone de plicature.
Cette chirurgie est plus lourde que la mise en place de stent. Elle nécessite d'importantes cicatrices, avec des risques d'infection, de difficulté de cicatrisation, de saignement. Elle nécessite une hospitalisation plus longue, souvent une semaine au moins, avec des risques d'infection pulmonaire, urinaire, de phlébite,... Enfin, le retour à la vie active est plus long, et la rééducation également plus longue.
La chirurgie vasculaire se tourne de plus en plus vers les angioplasties et la mise en place de stent.
Cette chirurgie permet en effet un retour plus rapide à la vie normale, et donne souvent moins de complications. Elle est même possible chez des personnes extrêmement âgées et fatiguées, afin d'améliorer leur confort !
les innovations se font donc sur le matériel avec des dispositifs toujours plus fins et toujours plus flexibles et maniables.
Les innovations se font également vers des techniques chirurgicales plus sophistiquées avec la possibilité désormais de traiter des lésions très longues, même des occlusions artérielles très longues.
Ainsi, le chirurgien vasculaire peut désormais traiter des occlusions fémorales superficielles très longues au niveau de la cuisse, là où autrefois étaient réalisés des pontages. Il peut également réaliser des recanalisations aorto biliaques, dans le ventre, là où autrefois des chirurgies très lourdes étaient nécessaires, comme l'exemple ci-après :